"Point mort"
ou
"Point vie"
© DIOPTAZ

 

"Il y a un point dans le temps où la pointe de la flèche qui vole n'est ni en mouvement ni arrêtée"

"Prenez cette flèche coupez-la en deux chaque jour, même après dix mille ans, vous n'en n'aurez jamais fini."[1]

 

« La mort et la naissance en un même lieu et un même temps , n’est -ce pas surprenant ? Un tel lieu où se transmute la vie , ne serait-il pas plus approprié de l’appeler le "POINT VIE" plutôt que le « point mort » ? »[2]
M.L. Dioptaz, « Sarbacana et perceptions trans-paradoxales »
Sene Pape Demba, La Notion de Novation,
Thèse pour le doctorat en sciences juridiques de droit privé, Université de Reims, 2006, 433 p. (voir page2)

 

 

            — A la fin de l'expir, le souffle se transforme pour devenir son contraire : l'inspir. Mais qu'y a-t'il donc  entre l'expir et l'inspir qui permette une si radicale et formidable transmutation  ?

 

             Rien ! nous dit la raison, entre les deux c'est juste du vide, un lieu où il n'y a rien. Dans une boîte de vitesses, on nomme ce lieu le "point mort", un lieu hors de tout engrenage, ce qui justement  permet  de choisir la vitesse que l'on veut, mais en elle-même cette position n'entraîne pas la voiture. Et pareillement pour le souffle, ce lieu est une apnée, l'on n'y respire pas.

 

            Oui, Mais tout de même, dans ce "vide" se produit une alchimie des plus fabuleuses : l'expir devient l'inspir, l'arrêt devient mouvement, la marche avant devient marche arrière, le fermé devient ouvert, l'expansion se rétracte et ainsi de suite... toutes dynamiques y prennent fin, donnant naissance à leurs contraires. N'y a-t-il pas là comme un échantillon de big-bang permanent  ?

La mort et la naissance en un même lieu et un même temps, n'est ce pas surprenant? Un tel lieu où se transmute la Vie, ne serait-il pas plus approprié de l'appeler le "point vie" plutôt que le "point mort"? Cela pourrait nous aider à accorder un peu plus d'attention à ce "vide" où s'articulent tous les possibles.

 

 

            Ce n'est pas parce que nos pensées ne peuvent se poser à cet endroit "vide" que la vie en est absente. Ce lieu est juste un point mort d'attention, pas un point mort de vie.

S'il est mort d'attention, c'est parce que, justement, c'est l'endroit où  notre attention sélective change de vitesse. Le moment où notre attention unilatérale "débraye" d'un pôle pour pouvoir passer dans l'autre.

 

            Dans chacun de nos actes, chacune de nos fonctions les plus ordinaires se trouve cette articulation, ce "point vie". Et nous pouvons parfaitement assister-participer en conscience de ce qui s'y produit. Nous pouvons être présents lorsque la vie se transmute.

 

            Entre  l'expir et l'inspir, !Stop! absence de pensée, mais pas absence de conscience.

 

Le !Stop!

 

             

           

         «L'expiration puissante, le kiaï de silence que nous  produisons pour propulser la flèche, induit, l'instant qui suit, une sorte de silence des pensées qui ouvre sur une acuité très particulière, un état de vigilance très affiné : un !Stop! des pensées.»

            Oui à l'instant où le jet-souffle jaillit-touche la cible, c'est l'esprit du viseur qui est touché, touché en plein milieu du présent.

Instantanéité de l'impact dont les ondes frémissantes continuent de se perdre dans les profondeurs de l'esprit...

Et nous pouvons participer de cela. En effet, dans l'instant qui suit ce puissant jet de souffle, se produit comme un creux, un arrêt des ronronnements habituels de l'esprit, un !stop! [3]

Et nous disposons au coeur de ce !stop!, d'une qualité d'attention vraiment très particulière, qui peut visiter les moindres échos et harmoniques qui émergent dans ce !stop!.

Mais l'on peut aussi, inversement, à l'instant du !stop!, décrocher et prendre le chemin de l'absence. La Voie du Sarbacana, c'est l'apprentissage de cette faculté d'être conscient en cet exact instant, juste à l'articulation du point vie. Il n’est bien évidement pas question de codifier ce qui se produit au coeur d'un !stop!, son processus est lui aussi profondément initiatique et transparadoxal. Il n'a donc de sens que s'il est  finement éprouvé et actualisé en chacun.

 

            Toutefois, si je me permets d'éclairer quelques-uns de ses aspects, c'est que ce palier est essentiel dans la compréhension et dans l'enseignement de la Voie du Sarbacana.

            Après l'éjection-impact — !STOP!— les poumons totalement vidés d'air, l'esprit vidé de toute pensée... l'on reste aussi quelques instants hors respiration, hors pensée... mais pas hors conscience, car c'est juste à cette articulation que l'on peut ouvrir grand sa présence, et choisir effectivement entre : «Etre ou ne pas être»[4].

Alors se produit un surprenant ralenti, comme un zoom grossissant les détails du temps. Voilà que curieusement, alors que l'on n’a plus une seconde à perdre, c'est comme si l'on avait tout son temps... comme une instantanéité qui dure... L’on peut étirer ce millimètre de seconde comme un élastique pour en observer la texture de sens, fouiller dans l'infinité de l'instant.

Toutefois, cela peut se révéler tellement intense que l'attention éblouie décroche et, à l'inverse, manifeste une absence.

 

L'on peut se hâter sans sortir du présent. L'élasticité du présent va de l'immobilité à la vitesse de l'éclair.

 

            Si le !stop! a pu être éclairé d'attention, lorsque la première inspiration lente et profonde réapparaît, elle peut ne pas déchirer la qualité de présence induite par le !stop!. Alors, la vacuité induite dans l'espace du !stop! peut s'ouvrir pour recevoir la totalité du  processus respiratoire et de la vie qu’il dynamise.

 

            Lorsque le sursaut d'attention du !stop! est assimilé, il va pouvoir être activé avant le jet de souffle, puis être utilisé tout au long de la pratique, ou en de tout autres circonstances.

 

Le souffle jaillit, la flèche traverse !Stop! l'instant est éternel.

!Stop! l'instant est éternel, le souffle jaillit, la flèche traverse.

 

 

            Puisqu'il n'y a pas de chemin entre soi et soi, le "!stop!" est la méthode du "non-chemin". Il arrête les pensées qui inventent le chemin.

Ce !stop! est l'une des portes du présent.

 

            Le !stop! c'est prendre conscience là où d'ordinaire l'on est inconscient, prendre conscience que l'on est conscient.

Quel que soit le niveau de cette prise de conscience, elle ouvre sur toujours plus de "prise de conscience".

 

            Le !stop! est comme un claquement des doigts de l'esprit, pour sortir de l'hypnose des habitudes.

!Stop! c'est "saisir le lâcher-prise"

 

            Le !stop! signifie-implique : arrêter de tergiverser avec soi-même...

            « — !Stop! j'arrête de ruminer mes pensées, et c'est tout. Je ne me donne pas pour "programme méditatif" que tout à l'heure...  ou un beau jour... lorsque les conditions seront remplies...  lorsque je serai enfin prêt...  lorsque je serai enfin assez sage pour devenir en-fin sage... »

Non ! tout simplement, très simplement : !Stop!

les pensées s'arrêtent... c'est tout.

 

            Absolue simplicité, nul besoin de nous décoller de nos pensées par le mérite des "gymnastiques méditatives"...

Juste un geste interne... un !stop! et aussi simple qu’une main qui se pose et les pensées se déposent.

                                   

 

            Nous constatons alors que c'est juste une sorte de phobie qui empêche les pensées de se comporter... sobrement.

 

M.L. Dioptaz

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 [1] Ces formules ne sont pas issues de recherches spirituelles, mais de simples exercices de logique intellectuelle développés par l'école des logiciens chinois, dont les plus célèbres représentants furent Hui Shih et Kung-sun Lung.

 [2]Sene Pape Demba, La Notion de Novation, Thèse pour le doctorat en sciences juridiques de droit privé, Université de Reims, 2006, 433 p. (voir page2)

 

[3] Si j'ai enluminé le " !stop! " de "guillemets-d'exclamations" c'est pour le "stopper" encore d'avantage. Et puis les points d'exclamations ne sont-ils pas des sarbacanes verticales dont " l'exclamation" fait jaillir le point "."  !   ( de plus cette présente  page 101 illustre plutôt bien mon propos.)

 

[4] En cet instant, «Etre ou ne pas être, telle n'est pas la Question», tel est  le seul choix. Dans un moment comme celui-là, en faire une question, c’est faire le choix du «ne pas Etre».

 
 

 
     

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