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Quelle pouvait-être la tenue des Sarbacanakas?

 

 

Les premières années, nous n'avions aucune tenue particulière pour pratiquer le Sarbacana, nous avions juste éprouvé le besoin d'harmoniser la couleur de nos vêtements pour réaliser une unité de groupe… Quelque chose comme "noir" l'hiver et "blanc" l'été.
Mais on pouvait observer que le groupe, spontanément, recherchait aussi une cohérence par la forme. Le problème c'est qu'un vêtement qui unit les formes c'est un "uniforme", notion bien peu séduisante car si elle contient encore notre préoccupation d'"unir-forme" il y aussi, en transparence, celle d' "unique-forme", soit le contraire de la démarche du Sarbacana où chacun doit découvrir sa forme-unique.

Alors qu'elle pourrait-être la tenue du Sarbacanaka?

Les seules cultures qui font encore usage de la sarbacane, n'en portant guère, devions-nous nous habiller "nu" pour revenir aux sources de la sarbacane ? Le climat sous nos latitudes ne nous y invitait pas…

Les espaces de conscience explorés par le jet-de-souffle Sarbacana étant ceux du Zen, nos postures et les phases de nos katas enracinées en zazen et en kinhin, devions-nous tous nous revêtir d'un kimono, d'un kolomo, ou d'un kesa,?.. Pourquoi pas ?
Ne devrions-nous pas, plus raisonnablement, nous glisser dans la norme confortable d'un vêtement de sport estampillé de la griffe-officielle d'une marque célèbre ?

Les seuls impératifs que réclament la pratique du Sarbacana, c'est que notre tenue n'entrave pas le souffle ventral, donc surtout pas serrée à la taille. Et, que, lorsque les pieds sont chaussés, cela n'étouffe pas l'encrage du souffle au sol.

 

…Qu'elle est le vêtement de l'humain? Pourquoi faut-il un vêtement à l'humain?

L'invention d'un apport sur le corps qui protège des intempéries et des insectes, semble être devenu dans le même élan une parure…
Ainsi Les vêtements sont des «effets» de surface, des vagues dont les plis et replis sont sujet aux fluctuations des climats, des cultures et des modes. (et, bien sûr, du trouble érotique induit par la dissimulation).

Mais, par delà sa fonction protectrice et fonctionnelle, le vêtement ne participe-t-il pas de la synergie corps-esprit? Car non seulement, il manifeste et facilite l'appartenance à un groupe mais son pouvoir d'induction est beaucoup plus profond car on peut constater que certains vêtements nous invitent à se tenir bien droit et d'autres à nous relâcher… On ne s'assied pas pareillement en jupe qu'en pantalon. On ne marche pas de la même manière avec des bottes à semelles de cuir qu'avec des baskets.

Et, bien sûr, tous ces changements d'attitude du corps se répercutent sur l'état d'esprit et réciproquement.
On peut aussi observer, qu'enfiler un vêtement spécifique pour une action peut devenir, par la mémoire qu'on a de ce geste, un rituel de passage vers cette action.
Dans la pratique du Sarbacana nous faisons souffler le corps mais aussi la conscience (l'esprit), alors comment s'habille «l'esprit conscient»?…

Comme nous avons pu le constater, la sarbacane est sans cesse réinventée par tous les enfants du monde et, de ce fait, appartient à toutes les cultures et toutes les époques. Existe-t-il pareillement, un vêtement auquel toutes les cultures, toutes les époques puissent s'identifier ? Comment réaliser une tenue avec une essence aussi universelle que la sarbacane ?

La réponse fut d'évidence : le « drapé », le vêtement premier de notre humanité. Juste une pièce de tissu ou de cuir…posée, drapée-nouée sur les épaules ou à la taille. Partout, sur la planète, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, sa simplicité a été adoptée par des milliards de personnes : Toges, Palliums, Kesas, Saris, Sarongs , Châles, Tuniques Masaï …. (Ne le réinventons-nous pas spontanément, en sortant de la douche ?).
Pas de couture, juste un pliage spécifique modifié-véhiculé par la tradition.

Cela nous semblait (et cela reste) une bonne direction de recherche.

L'étude d'une architecture dynamique construite à même le corps… Induite par les articulations du corps en synergie avec celles des plis du tissu. L'étude de Flux-structures dont le secret se trouve dans le pliage. Et le secret du pliage dans l'ordre des gestes qui le produise… Voilà de quoi séduire un Designer passionné par toutes les dimensions de «l'architecture» du Vivant.

(Au passage sans le vouloir, j'ai soulevé un « pan » de l'histoire de l'architecture qui semble à l'abandon… En effet , j'ai pu constater que l es techniques des drapés anciens ont été oubliées (ou réinventées joliment par le cinéma). On trouve actuellement en Inde la plus grande variété de drapés, mais ceux-ci n'ont, semble t-il, pas fait l'objet de recherches poussées. Et comme ils sont transmis par un relais de la mémoire que l'on pourrait appeler le « geste à geste »…Alors si le geste se perd cet art architectural fondamental aura complètement disparu…Mais ceci, est une autre histoire.)

Résultat : la création d'un drapé qui « vécu du dedans » était idéalement appliqué à nos mouvements et nos immobilités, mais « vu du dehors » trop "Elégant", trop « Théâtral » et, de ce fait, inutilisable dans un monde qui, bien souvent, ne juge que par les a priori des « effets » de surface …

Alors le projet est retombé en sommeil.
L'école a continué à se vêtir  de blanc et noir. Puis doucement, presque naturellement, l'Hakama est apparu.  Il faut dire que plusieurs sarbacanakas en possédaient un qu'ils utilisaient, par ailleurs, pour pratiquer l'Aïkido, Kyudo, Iaido… Ainsi l'hakama est apparu beaucoup plus comme un besoin, que comme une esthétique. Ceux dont la discipline leur permet de porter un hakama savent que la fonction de l'hakama offre bien plus qu'un simple effet de surface : il est véritablement un outil de ressenti de l'encrage et des mécanismes de la respiration ventrale. L'intérêt de ce vêtement pour la perception  de l'assise et des déplacements du hara ; de la position du bassin, de la relation du ventre et des pieds, etc… Tout cela semble évident pour toute personne qui porte un hakama.

Son développé dans l'espace est tout aussi intéressant. Par exemple, lors des chutes en Aïkido,  notre vision périphérique perçoit l'hakama qui se déploie comme un éventail, comme une aile… cela donne un vécu, une compréhension de "l'envol" de la chute.  Ce qui pourrait apparaître comme un simple détail poétique-scénique peut devenir une réelle source de prises de conscience.

Et le col kimono : cet étonnant berceau pour asseoir son cou, si plaisant à porter parce ce qu'il vous accueille la nuque comme une main amie… Comme pour nous rappeler que cette juste posture du cou permet au "Ki " de circuler librement…puissamment. (tellement plus intéressant que l'étouffant col-cravate qui produit le résultat inverse et qui, pourtant, s'est imposé presque universellement.)


La référence japonaise nous a interrogés et, il est vrai, un peu gêné… Mais l'hakama collait tellement bien à notre discipline du Hara et à son encrage du souffle au sol. Il était comme sur mesure. Et puis, après tout, les Japonais ne portent-ils pas des costumes trois-pièces-cravate typiquement occidentaux ? délaissant col kimono et hakama … « Alors! échangeons nos maillots! Ce n'est pas seulement sur le net que la planète fusionne…. » D'évidence, depuis plus d'un siècle, Orient et Occident découvrent, enfin, que c'est « l'autre » qui possède le bout manquant de la totalité de l'Humain.

Hakama-Sarbacana

 

d'évidence

 

 
     

 

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